Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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     COURONNER     
FEW II-2 corona
COURONNER, verbe
[AND : coroner2 ; DÉCT : coroner ]

A. -

Au propre

 

1.

"Couronner" : Sire, s'enseingne Crie Lembourc, et est roys de Behaingne, Fils de Henry, le bon roy d'Alemaingne, Qui par force d'armes, qui que s'en plaingne, Comme emperere Fu couronnez a Romme avec sa mere. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 107). Coronnez à Reins la cité Fu le jour de la Trinité... (MACH., P. Alex., p.1369, 25).

 

-

Part. passé en empl. adj. : Quant l'aigle, seur tous couronnée Des oiseaus, est en l'air montée Pour querir et viser sa proie... (MACH., D. Aler., a.1349, 361).

 

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Empl. pronom. à sens passif. "Être couronné" : Après li fils se coronna, Et sus son chief la coronne a De fin or. (MACH., P. Alex., p.1369, 19).

 

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P. métaph. Estre couronné de + subst. désignant une manière d'être, une qualité morale... : Car il est vrais, fins, loiaus et secrez, Frans et gentis, ne dire ne saroie La riche honneur dont il est couronnés Ne le haut bien : si ne say tour ne voie, Comment peüsse finer Dou remerir. (MACH., Bal., 1377, 544). ...elle est coronnée De toute valour (MACH., Ch. bal., 1377, 588). De bonté, de valour, De biauté, de douçour Ma dame est parée ; De maniere, d'atour, De scens, de grace est couronnée. (MACH., Ch. bal., 1377, 591).

 

2.

"Entourer, ceindre comme d'une couronne"

 

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Part. passé. [Dans un cont. métaph.] : Pour ce de moy vueil hors joie bouter Et renoier Amours d'or en avant, Sa loy, son fait et son faulz convenant, Quant tu portes soubz viaire de fée Cuer de marbre couronné d'aymant, Ourlé de fer, à la pointe asserée. (MACH., L. dames, 1377, 223).

B. -

Au fig. "Honorer, récompenser" : Princes, veuillés d'un chapiaus de soucie, Flouri de plours et boutonné d'amer, Moy et mon chant, s'il vous plaist, couronner, Pour moy faire plus triste et plus dolent, Car bien affiert à moy si fait present. (MACH., L. dames, 1377, 65).

 

-

Part. passé : Dame, Vierge et Mere appellée, En ciel, en terre, en mer loée, En gloire de Dieu couronnée, De joie adresse et sente, Fleur de tous biens enluminée Estes, dont nostre vie est née. (MACH., Lays, 1377, 398).
 

Guillaume de Machaut Noël Musso


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